La France sous le Consulat

LES THÉATRES 23T

Le goût du théâtre avait été très vif à Paris pendant la Révolution : naturellement, les spectateurs étaient plus nombreux que choisis. « Ceux qui remplissent les spectacles, écrit un observateur en 1801, ne sont pas des oisifs ; ce sont des agioteurs, des escrocs, des filous, etc. Ajoutez-y les commis, les étrangers. » Les principaux théâtres de musique et de chant étaient alors : l'Opéra, ou théâtre des Arts, qui représente les œuvres des compositeurs étrangers de préférence à ceux des français ; où l’on entend Dufresne, Lays, Roland, Derivis, M°* Maillard et Branchu ; où les ballets composés par Milon et Gardel sont exécutés par Duport, Vestris, Gosselin, M"* Gardel, Chevigny, Bigottini ; __ Je théâtre de la rue Feydeau, le meilleur des théâtres lyriques de Paris, possesseur du répertoire de Grétry et de Monsigny, très aimé du public qui préfère l’opéra-comique à l'opéra; — le théâtre Italien, ouvert, le 1° mai 1801, dans la salle Olympique de la rue Chatereine par M" Montansier, à laquelle Bonaparte, grand amateur de musique italienne, avait accordé une subvention de 60.000 francs ; — le théâtre Louvois ou théâtre lyrique des Amis de la Patrie, etc.

La troupe de la Comédie Française s’était, pendant la Révolution, divisée en plusieurs associations rivales qui, après des fortunes diverses, avaient toutes succombé en 1799. Cette même année, le ministre de l’intérieur, François (de Neufchâteau), reconstitua la Comédie Française en obtenant du Directoire que le théâtre de la République, comme on appelait alors le théâtre français, serait désormais subventionné par l'Etat, exploité et administré par les comédiens. eux-mêmes sous la surveillance d’un commissaire du gouvernement. Bonaparte, qui apporta une attention particulière à ce théâtre, en confia l'administration à M. de Rémusat, un de ses préfets du palais. « On remit à la scène une foule d'ouvrages que la politique républicaine avait écartés. » Les traditions de l’ancienne troupe, la meilleure qui existàt