La France sous le Consulat

CONDITION DES OUVRIERS 251

La condition de l’ouvrier se transforme avec l’industrie. La législation de cette époque est toute en faveur du patron contre l’ouvrier. Une loi de 1803 interdit les coalitions d'ouvriers en vue de faire cesser le travail. Le livret de l'ouvrier, que l'administration lui fait payer 75 centimes et qu’il doit déposer entre les mains du patron qui l'embauche, met celuilà à la discrétion de celui-ci, d'autant plus, qu'en cas de conflits, l’article 1.781 du Code civil décide que : « le maitre est cru sur son affirmation pour la quotité des gages, pour le payement du salaire de l’année échue, et pour les acomptes donnés sur l’année courante *. »

Parmi les encouragements de toute sorte prodigués à l’industrie sous le Consulat il faut mentionner, outre l'institution de la Banque de France créée pour procurer aux industriels des capitaux à bon marché, celle des Chambres consultatives des arts et manufactures, et celle de la première Ecole des Arts et Métiers, à Compiègne, « où la jeunesse se formera pour l’industrie et les arts mécaniques, » et d'où « nos chantiers, nos manufactures tiendront un jour les chefs de leurs ateliers et de leurs travaux. * »

L'agriculture, l’industrie, le commerce relevaient alors du

Ogerkamer (1138-1815).

4. Rambaud, Histoire de la Civilisation contemporaine en France, p. 274 et suiv. 2. Exposé de la situation de la République en 1803.