La France sous le Consulat

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lution économique d'où est sortie l’industrie moderne. La France a été précédée dans cette voie par l'Angleterre qui, à la fin du xvin° siècle, avec la machine à vapeur de Watt, la machine à filer d'Arkwright, la machine à peigner et à tisser la laine de Cartwright, arrive à fabriquer mille fois plus de fils etde tissus de coton, dix fois plus de fer et d'acier qu'auparavant. La fabrication mécanique des tissus de coton a été importée en France avant la Révolution par Philippe Oberkampf', et propagée pendant la Révolution par Mollien, le futur ministre de Napoléon. Elle est développée sous le Consulat par Oberkampf, par Richard et son associé Lenoir, dont les étoffes imitent à s'y méprendre les produits anglais. Le filage et le tissage mécanique de la laine ont pour principal représentant Ternaux*, fondateur de vingt-deux manufactures: ses cachemires français, ou châles Ternaux, font concurrence aux cachemires de l’Inde. La transformation de la vieille industrie lyonnaise de la soie se prépare, à cette époque, par l'invention du métier à la Jacquard. Celui-ci”, fils d’un pauvre canut lyonnais, prend, Le 23 décembre 1801, un brevet d'invention pour un métier, qui est la première ébauche du métier formé, quelques années plus tard, par la combinaison du métier de Vaucanson pour les tissus façonnés et du système des cartons troués et pendants de Falcon. L'industrie de la laine prend un bien plus grand développement, en France, que celle du coton, en raison de l’impossibilité de cultiver le coton sur notre sol et de s’en procurer une quantité suffisante pendant la guerre avec l'Angleterre.

Les Expositions nationales permettent d'apprécier les progrès de notre industrie. Celle de 1798 avait réuni, à grand peine, 110 exposants. Il y en a 229 en 1801 ; 540 en 1802 ; 1.422 en 1806.

1. 1738-1815. 2. 1765-1833. 3. 1752-1831.