La France sous le Consulat

LE COMMERCE INTÉRIEUR 255

etl’amélioration des voies de communication etautrestravaux publics, dont il sera question plus loin. La difficulté des communications dans l'Ouest faisait, d’après Fourcroy, qu'au commencement de 1802, le quintal de blé, valant 18 francs sur le marché de Nantes, revenait à 36 francs rendu à Brest. La disette sévissait dans plusieurs départements. Des villes étaient rationnées comme pendant un siège. Une des préoccupations du gouvernement consulaire à été d'assurer l'approvisionnement des marchés, d'empêcher la farine et le pain de trop renchérir, d'approvisionner les villes, et d’abord Paris. L'arrêté du 30 novembre 1801 charge les banquiers du trésor publie de faire arriver à Paris, par la voie de la Seine, de 40 à 45.000 quintaux de grains par mois, et de à à 10.000 quintaux par la Loire et le canal de Briare, à dater du mois de décembre. Les banquiers feront vendre ces grains dans les marchés de Paris. Mais les banquiers et les spéculateurs profitent du besoin pour vendre 20 francs le quintal ce qui n’en vaut plus que 10 » : aussi se passe-t-on d'eux aussitôt qu'on le peut‘. Le gouvernement surveille de près les accapareurs et les fait arrêter lorsqu'il les soupçonne d'agir pour le compte du gouvernement anglais. Lorsqu'il autorise l'exportation des grains, il a à lutter contre les préjugés populaires et est contraint, parfois, d'employer la force, comme à Marseille en mars 1800.

Parmi les institutions relatives au commerce il faut citer la création des Bourses (1801), celle du Conseil général du commerce (1802), le rétablissement des Chambres de commerce supprimées par la Constituante, et l'établissement de nouvelles Chambres (1802); la mise en vigueur du système métrique adopté par la Convention, dont les bases ont été fixées par la loi du 10 décembre 1799 : son usage facilita les transactions en mettant fin à la diversité infinie des poids, des mesures et des monnaies.

4. Corr., t. VI, à Chaptal, Paris, 18 août 1802.