La France sous le Consulat

ÉTAT DES TRAVAUX PUBLICS : AD

- Faute des fonds nécessaires pour leur entretien les autres ouvrages publics menacentruine, et, à mesure qu’on attend, la dépense pour les relever devient plus considérable. Ainsi, les digues de Dol en Bretagne qui, enl’an VI, pouvaient être réparées pour 10.000 francs, allaient coûter vingt fois plus en l'an IX. Les écluses de Dieppe, qui auraient exigé 5.000 francs en l'an IV, réclament 40.000 francs en l'an V et 300.000 en l'an IX. Le délabrement des digues de la mer du Nord menace d’une submersion presque totale les départements de la Lys et de l’Escaut; de même celui des digues du Rhin les riverains du fleuve dans le département du Bas-Rhin. Les travaux de dessèchement de la Camargue sont envahis par les eaux. Les marécages qui entourent Rochefort vont rendre cette ville inhabitable. Les ports de Rochefort et de La Rochelle sont dans l'abandon. Les quais de La Rochelle s’écroulent ; les jetées et les môles ne résistent plus aux vagues ; les bassins sont ensablés. Le port de Fréjus est un marécage fétide. « Je ne connais pas, dit Fourcroy, de remèdes prompts et faciles contre un mal qui est porté presque au même degré sur tous les points de la République. »

Les remèdes furent trouvés cependant. Le 3 nivôse an VIII (26 décembre 1799) fut créée la Direction générale des ponts et chaussées rattachée au ministère de l’intérieur. A sa tête fut placé Crétet qui, avant la Révolution, s'était fait une situation importante dans le commerce, et qui, plus tard, montra la variété de ses talents administratifs comme directeur de la Banque de France et comme ministre de l'intérieur. La réfection des routes était la plus urgente. L'arrêté du 23 juillet 1802 mit les chemins vicinaux à la charge des communes et invita les conseils municipaux à proposer soit une {axe en argent, soit des prestations en nature. Pour l'entretien des grandes routes, le Directoire avait établi, en

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