La France sous le Consulat

RÉPRESSION DU BRIGANDAGE 37

Moins de deux mois avaient suffi pour terminer la guerre civile. Le 21 avril 1800 la Constitution était remise ‘en vigueur dans les départements de l'Ouest.

Le brigandage fut plus long et plus malaisé à extirper, en raison de son éparpillement et de la connivence ou de l'inertie des populations. En dehors de lOuest, — où sa destruction marcha de front avec la pacification et le désarmement, — dès les premiers mois de 1800, des coups énergiques sont frappés dans les départements de la vallée du Rhône et du Midi. Dans la division de Marseille, deux corps d’éclaireurs, composés de fantassins, carabiniers, gendarmes, chasseurs à cheval ou hussards, sont formés, l’un pour le département des Bouches-du-Rhône, l’autre pour le Var, et commandés chacun par un général de brigade. Ces corps, portent les: instructions du Premier Consul, poursuivront les brigands partout où ils se réfugieront et resteront constamment à leur poursuite sur les chemins et dans les bois. Il y aura 500 francs de gralification pour chaque brigand pris ou tué. Ils auront à leur suite une-:commission militaire extraordinaire qui jugera les brigands dans les vingt-quatre heures ‘. À ces troupes sont joints de forts piquets pris parmi les gardes nationales des communes. « Dites souvent, écrit le Premier Consul au général commandant la division de Marseille *, aux gardes nationales et aux différents citoyens que la révolution est finie; que, s'il est quelques ambitieux qui ont besoin de haines, s’il en est qui veulent déchirer le pacte social, les rênes de PEtat sont dans des mains fermes et accoutumées à surmonter tous les obstacles. » Mêmes pouvoirs et mêmes instructions sont donnés au général de division Ferino pour la Drôme, le Vaucluse, les Basses-Alpes, l'Ardèche : mêmes mesures

1. Correspondance, tome VI. Arrêté du 20 décembre 1800. — Lettre à Berthier,

même date, 2. Ibid., janvier 1800.