La France sous le Consulat

38 LA FRANCE SOUS LE CONSULAT

pour les départements du Lot, Lot-et-Garonne, Dordogne, Corrèze, Charente, Charente-Inférieure. Dans le voisinage même de Paris des expéditions sont nécessaires. En novembre 1800, un général, à la tête de 500 éclaireurs et de 150 cavaliers, se rend aux Andelys pour fouiller la forêt de Lyons et y surprendre «un bon nombre de brigands.

Le grand brigandage vigoureusement réprimé cesse peu à peu. Restait à atteindre le petit, les innombrables crimes qui se commettaient journellement et impunément. Des tribunaux spéciaux, créés par la loi du 7 février 1801 composés du président et de deux juges du tribunal eriminel du département où ils étaient institués, de trois militaires et de deux civils désignés par le Premier Consul, jugeant sans appel et sans recours en cassation, prononcèrent 724 jugements d'avril à septembre 1801.

La sécurité fut ainsi rétablie en France '. Pour l’assurer, Bonaparte réorganisa la gendarmerie. Il la divisa en brigades à pied pour les départements de montagnes et en brigades à cheval pour les pays plats. Il mit à sa tête, avec le titre de premier inspecteur général, le général Moncey. — La police des villes n'était qu'un instrument d'oppres-" sion politique entre les mains des commissaires de police, élus par les assemblées primaires ou par les administrations municipales. À partir du mois de janvier 1800, les commissaires de police sont nommés par le Premier Consul. La loi du 28 pluviôse an VIIT (17 février 1800), décide que toute ville de plus de 5.000 habitants aura un commissaire de police, établit des commissaires généraux de police dans les villes de plus de cent mille âmes, et, à

1. Mais lentement, comme le prouvent : l'arrêté du 7 janvier 1801, prescrivant que les diligences partant à jour et heures fixes ne pourront voyager qu'avec une escorte de 4 hommes et un caporal ou sergent munis de 20 cartouches sur l'impériale, et de 2 gendarmes à cheval la nuit; — et, au commencement de l'an IX, l'enlèvement du sénateur Clément de Ris dans son château de Touraine, et l'assassinat de l'évêque constitutionnel Audrein dans le Finistère.