La France sous le Consulat

46 LA FRANCE SOUS LE CONSULAT

CHAPITRE IT

LE CONSULAT A VIE

Les partis — Les complots. — La paix. — Le Consulat à vie. — Le Sénatus consulte du 16 thermidor an X. — La France à la fin de 1802.

Deux partis, dont l'attitude pendant le Consulat provisoire avait été d'abord favorable, à tout le moins expectante, témoignèrent à Bonaparte une hostilité croissante lorsqu'ils le virent exercer, à l'encontre de leurs idées et de leurs espérances, la puissance qu'il tenait de la Constitution de lan VII.

Les Jacobins haïssaient dans le Premier Consul le plus redoutable adversaire qu’eussent rencontré les hommes de désordre depuis le commencement de la révolution; un instinct sûr leur faisait pressentir en lui le maître prochain. Les royalistes restés fidèles à la personne du comte de Provence, qui avait pris le titre de Louis XVIII en 1795 après la mort de son neveu Louis XVII dans la prison du Temple, ne pardonnaient pas à Bonaparte de ne pas mettre son génie, sa gloire, sa popularité au service de leur parti et de ne pas travailler à la restauration de la royauté : ils haïssaient en lui l’organisateur de la révolution, comme les Jacobins le despote. Pour les uns et les autres il était un obstacle : ils décidèrent de le supprimer.

« Les complots formés par les Jacobins, dit Pasquier !, furent les moins redoutables. Ils étaient, en général, conçus

1. Mémoires t. I, chap. 6.

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