La France sous le Consulat

COMPLOTS JACOBINS 47

par la lie du parti révolutionnaire et n'auraient pu réussir que par le dévouement de quelques furieux de ce part. » Le plus connu est celui du sculpteur Cerrachi, du peinfre Topino Lebrun, élève de David, d'un ancien député des Cinq-Cents, Aréna, d’un ancien employé du Comité de Salut publie, Demerville, qui complotèrent d’assassiner le Premier Consul à l'Opéra. IL y avait dans leur affaire plus de déclamation théâtrale et de souvenirs des meurtres classiques de tyrans que de volonté réelle d'exécution. Du reste, deux de leurs anciens coreligionnaires, Fouché, ministre de la police, et Barère, qui reconnaissail son rappel de l'exil par des services policiers, avaient l'œilsur eux. Ils furent arrêtés à l'Opéra le 10 octobre 1800. Bonaparte, en répondant aux félicitations du président du Tribunat, déclara qu'il n'avait «point réellement couru de dangers * ». Néanmoins le verdict du jury de la Seine entraîna la condamnation à mort des conjurés.

«Les tentatives du parti royaliste lui firent courir des dangers autrement sérieux * » On à vu précédemment les ouvertures des agents royalistes à Bonaparte pendant les négocialions du général Hédouville avec les chouans. Son refus n'avait pas découragé ce parti, « généralement confiant dans ce qu'il espère et toujours imprudent dans ce qu'il tente’. » Louis XVIII lui même, à deux reprises, avait écrit à Bonaparte pour lui proposer le rôle et les récompenses de Monk. La réponse du Premier Consul à sa seconde lettre était faite pour dissiper les illusions les plus tenaces : « Vous ne devez pas souhaiter votre retour en France ; il vous faudrait marcher sur cent mille cadavres. Sacrifiez votre intérêt au repos et au bonheur de la France. L'histoire vous en tiendra compte * ». Du moment où l'on ne

1. Correspondance, t. VI, 16 octobre 1800.

2. Pasquier, loc. cit.

. Mémoires de M®° de Rémusalt, t. I, chap. I, p. 197.

. Au comte de Provence, 7 septembre 1800. Correspondance, t. VI.

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