La France sous le Consulat

CONSPIRATION DE GEORGES 83

leurs d’une lutte chevaleresque. Le comte d'Artois, chaud partisan des entreprises où sa personne ne courait aucun risque, approuva et encouragea Cadoudal. Il en fut de même du ministère anglais qui se crut alors permis d'agir contre Bonaparte comme il aurait rougi de le faire à l'égard du souverain de la | Prusse ou de celui de l'Autriche. Quant au comte de Provence, aussi peu scrupuleux au fond, mais plus habile, il se contenta de répondre par cette eitation :

Et, pour être approuvés De semblables projets veulent [être achevés!.

Le complot avorta avant qu'il eût reçu un commencement d'exécution. Dès l’origine, la police française fut mise au courant des projets des royalistes par Méhée de la Touche, ancien septembriseur réfugié en Angleterre, qui avait le talent de se faire payer à la fois comme agent royaliste et comme espion de la police. Sur ses indications, on arrêta à Paris ou à leur débarquement en Normandie un assez grand nombre de chouans; mais, comme c'étaient des complices subalternes, on ne tira d’eux que des renseignements insignifiants. D'importantes révélations furent faites par un ancien chirurgien, nommé Quérelle, condamné à mort par une commission militaire et gràcié au moment où il allait

1. Pasquier, Mémoires, t. I, p. 166.

Picarcru (1761-1804).