"La Guzla" de Prosper Mérimée : étude d'histoire romantique (sa posvetom autora)

448

CHAPITR.E IX.

petit ouvrage, ou, s'il n’était pas encore fixé, au moins celles qui sont parues depuis ce Lemps-là, pour me mettre à même de finir ma traduction allemande qui est faite en rythmes serbiens au lieu de la prose et comme on les chante dans leur pays. Je désire beaucoup de recevoir ces feuilles au plus tôt possible et avant de perdre l’envie et le goût pour ces poésies-là (sic), et je me flatte que vous accomplirez mes désirs, comme M. Berger m’assurait que vous auriez la bonté de faire. J’ai l’honneur d’être, avec estime, Votre très humble et très obéissant serviteur, W. Gerhard >. Sans doute, il obtint ces feuilles avant d’avoir « perdu le goût et l’envie » de les traduire, car quatre mois après l’apparition de la Guzla, le livre de M. Gerhard était prêt 2 ; il parut àla fin de l’année 1827 3 sous le titre de Wila, serbische Volkslieder und Heldenmarchen, deux gros volumes in-B°, formant la troisième et quatrième partie des Poésies de M. W. Gerhard 4 . Aux pages 89-188 du second volume sont traduites les ballades de la Guzla, excepté la dernière, la seule authentique, la Triste ballade de la noble épouse d’Asan-Aga. Dans la préface, le traducteur motivait cette absence : « Comment oserais-je, dit-il, venir après un tel Maître que Goethe et traduire de nouveau en allemand ce chant divin 5 ! » En traduisant avec Miloutinovitch les véritables chants

1 M. Tourneux, op. ait., p. 10. - La préface est du 29 novembre 1827. 3 M. Ôurèin, op. oit., p. 173. 1 W. Gerhard’s Gedichte. Dritterund vierter Band : Wila, serbische Volkslieder und Heldenma.hr chen. Leipzig, Verlag von Joli. Ambr. Barth, 1828, pp. XXIV-416 et x-317 in-B°. 5 Wila, Erste Abtheilung, p. xn. Pourtant, il osa la faire. Sa traduction, faite sur la version de Mérimée, resta en manuscrit jusqu’à 1858, quand elle fut publiée dans VArchiv fur das Studium neuerer Sprachen und 'Literaturen, XIII Jahrgang, 23 Band, p. 211 et suiv.