"La Guzla" de Prosper Mérimée : étude d'histoire romantique (sa posvetom autora)

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CHAPITRE IX.

Comme le guzlar, M. Gerhard employait très fréquemment le vocatif serbe au lieu du nominatif licence poétique qui fournit une syllabe de plus quand on en a besoin. D’où : Hyazinth il a, glanowitschu singt es, Ans der Veste Swonigrad gebürtig, Der gescbickteste der Guszlespieler 1 . Même il allait plus loin, et sous sa main le prêtre de Mérimée devenait un pope\ Mais c’était tout, ou à peu près tout ce qu’il pouvait devoir à ce que M. Karl Braun appelle « une rare connaissance du sujet 3 ». Plus nombreuses sont les preuves qui n’en témoignent aucune : et d’abord cette prétention de traduire « en vers de l’original ». Nous avons déjà dit que les piesmas héroïques serbes sont presque toutes en décasyllabes et que les piesmas lyriques n’ont pas de forme fixe. Nous avons dit également qu’il est impossible d’établir aucune distinction entre ces deux genres dans le recueil de Mérimée. Or, M. Gerhard traduisit dix-neuf pièces de la Guzla en décasyllabes, mais il mit le reste en mètres différents, qui ne sont pas toujours les « rythmes serbiens, comme on les chante dans leur pays », et dont le choix fut complètement arbitraire et plutôt hardi. On trouve même des vers rimés dans cette traduction : Der Himmel ist hell, das Meer ist blau, Es wehen die Lüftchen so sanft und lau, Der Mond erhebet sich wolkenleer, Nicht zauset der Sturm die Segel mehr 4 .

’ Wila, t. 11, p. 91. 2 L’Amante de Dannisich (Der Auserwâhlte). 3 Wilhelm Gerhard's Gesânge der Serben, Zweite Auflage, herausgegeben, eingeleitet und mit Anmerkungen versehen von Karl Braun, Leipzig, 1877. La Guzla entière manque dans cette édition. 4 TFW, t. 11, p. 138. Mérimée dit simplement: « La mer est