"La Guzla" de Prosper Mérimée : étude d'histoire romantique (sa posvetom autora)

« LA GUZLA » EN ANGLETERRE.

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littéraire. Il va sans dire que ce manque de patience eut quelques inconvénients. C’est ainsi qu’après avoir appris le russe, le serbe et le polonais, en étudiant le hongrois 1 , il classait cette dernière langue parmi les idiomes slaves 2 . Heureusement pour lui, l’ignorance en ces matières était si grande dans les pays étrangers que personne ne songea àle corriger car personne n’aurait pu le faire. Tout au contraire, au mois d’aoùt 1821. Raynouard consacra, dans le Journal des Savans, un long article à Y Anthologie russe 3 de Bowring et l’engagea à publier l’histoire littéraire qu’il avait annoncée : « Son goût et son talent, disait-il, garantissent d’avance le succès de cette belle entreprise 4 . » AI. Bowring avait trouvé un moyen assez simple de confectionner ses versions. Le il l’ignorait, ou tout au plus il n’en connaissait que l’alphabet, car, sept ans après sa première anthologie, il ne put comprendre une lettre que lui adressait Karadjitch, en cette langue ; il avait besoin d’une traduction anglaise 5 . Alais il savait l’allemand et le français, et les naïfs écrivains de Pétersbourg, comme plus tard ceux de Prague, heureux de voir leurs poèmes présentés au public européen, se chargeaient de fournir à lord Bowring des traductions littérales en ces deux langues 6 .

1 Lettre à Kopitar (31 oct. 1827) ; Poetry of the Magyars, translatée! by John Bowring, Londres, 1830. 2 Servian Popular Poetry, translated by John Bowring, Londres, 1827, Introduction. 3 Russian Anthology, Specimens of the Russian Poets, Londres, 1820, 4 Journal des Savans, août 1821, pp. 477-486. « Srpskikgnijevni Glasnik du 1" juillet 1908, p. 36. 6 Le 20 déc. 1827, il demande au poète ôelakovsky deux exemplaires de The Lady of the Lake que celui-ci venait de publier en tchèque : l’un pour lui, l’autre pour sir Walter Scott qu’il espère voir dans