"La Guzla" de Prosper Mérimee : les origines du livre - ses sources sa fortune : étude d'histoire romantique : thèse pour le doctorat d'Université

« LA GUZLA » EN ALLEMAGNE.

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pour cette même raison, Mérimée se sépare, de son premier ouvrage, des autres romantiques; il sait se contenir, ne jamais se laisser entraîner en racontant; retracer des choses horribles « avec sobriété et un parfait sang-froid comme quelqu'un de neutre et d’impassible 1 ». A ces qualités il devra d’atteindre un jour à l’art impersonnel mais un peu froid qui caractérise ses nouvelles impeccables. Car, si Mérimée n'est pas plus lyrique dans la Guzla, c’est qu’il n’a pas pu l'être davantage ; ne craignons pas de le répéter : il y est aussi sincèrement romantique qu’il en était capable. Ainsi Goethe a été tenté de vieillir notre auteur, en le devinant tel qu’il sera quelques années plus tard.

1 Eckermann, Conversations de Goethe, t. 11, pp. 194-195.