"La Guzla" de Prosper Mérimee : les origines du livre - ses sources sa fortune : étude d'histoire romantique : thèse pour le doctorat d'Université

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chapitre x.

mais il est très douteux qu’il ait consenti à collaborer à cette vague entreprise. Au demeurant, c’était un excellent homme que sir John ; et n’est-ce pas déjà beaucoup, pour un homme aussi affairé qu’il l’était, d’avoir su goûter comme il l’a fait, la poésie populaire 1 ? § 2 LA CRITIQUE DE LA « MONTHLY REVIEW » C’est sans doute sur le conseil de son ami Stendhal, collaborateur de plusieurs revues anglaises, que Mérimée adressa un certain nombre d’exemplaires de la Guzla aux bureaux de rédaction londoniens. Il ne fut pas déçu dans son espoir : trois mois après l’apparition de son ouvrage, un des périodiques britanniques les plus en renom, la Revue du Mois, lui consacra une critique de douze pages. Cet article, resté, comme tant d’autres, absolument inconnu des bibliographes de Mérimée, contient plus d’un passage intéressant et qui, même, ont un certain piquant; il prouve combien Mérimée a su exploiter la curiosité qu’on manifestait à l’étranger pour la poésie populaire 3 . « Sous le titre de la Guzla, y disait-on, un charmant petit livre vient de faire son apparition à Paris. Il a laprétention de nous donner la traduction, littérale française de quelques ballades populaires illyriennes telles que, parles montagnes au Sud du Danube, au son de la guzla, les chantent, aujourd’hui encore, d’errants ménétriers.

1 Cf. Chambers, Cyclopœdia of English Literature, Edimbourg, 1893, t. H, p. 482. - Monthly Review, novembre 1827, pp. 375-384.