"La Guzla" de Prosper Mérimee : les origines du livre - ses sources sa fortune : étude d'histoire romantique : thèse pour le doctorat d'Université

« LA GUZLA » EN ANGLETERRE.

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« Cet instrument est celui dont fait mention M. Bowring, dans son introduction à ses intéressants spécimens de la poésie populaire serbe, comme étant employé par les bardes de Serbie pour accompagner leurs chants. « Les Provinces d’lllyrie sont, en fait, comprises sous le nom de Serbie, et leurs habitants, pour diverses raisons, en sont généralement si semblables de moeurs, de coutumes, de langage, que nous nous attendions à plus d’homogénéité qu’il n’en semble exister entre les poésies populaires recueillies dans cet ouvrage et celles publiées par M. Bowring. Nous n’hésitons pas à donner notre préférence au volume que nous avons actuellement devant nous, quoique, à vrai dire, il présente à la comparaison certains désavantages. Cependant, il ne faut pas oublier que M. Bowring doit entièrement ses spécimens à un célèbre Serbe, Vouk, qui publia ses volumes dans une contrée où l’on doit tenir compte de la jalousie, et souvent aussi du caprice, enfin des craintes absurdes : une simple ballade, aussi insignifiante soit-elle, peut provoquer la colère des autorités politiques. On pourrait également faire ressortir qu’un Serbe ne saurait être le meilleur juge de celles de ces manifestations poétiques de son pays qui doivent s’imposer à l’admiration des étrangers. Mais enfin, le petit volume que nous venons de signaler est 1 ouvrage d’un étranger perspicace et persévérant qui vit le ménétrier luimême, étudia les caractères de son œuvre; il fut guidé dans le choix qu’il fit des chants traditionnels de I’ll- par l’impression qu’ils firent sur son propre cœur et son imagination. « On appréciera comme nous la compétence du traducteur (dont nous ignorons le nom) lorsque nous aurons dit que, Italien de naissance, il avait pour mère une