"La Guzla" de Prosper Mérimee : les origines du livre - ses sources sa fortune : étude d'histoire romantique : thèse pour le doctorat d'Université

LES ILLYRIENS AVANT « LA GUZLA ».

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lettre adressée à son compagnon anglais ; il y parle des pismé ou chansons populaires des Serbo-Croates ; il n’estime pas beaucoup ce genre de poésie, et c est, semble-t-il, pour faire plaisir à son ami qu’il a commencé d’y prendre intérêt. « lo era in collera con questo abuso di tradizione, disait-il, ma me la sono lasciata passare ; dopo che ô trovato che nello stesso modo si perpetuano molli curiosi e intéressant! pezzi di Poesia Nazionale all’uso de’ vostri Celti Scozzesi fra’ contadini spezialmente... Voi non vi troverete gran forza di fantasia, niente di maraviglioso, non vani ornamenti : ma bensî condotla quanto in alcun altro Poema, e cognizione dell’uomo,. e earattere di nazione, e ciô, che mi sembra più pregevole, esatlissima verità Storica 1 . » Il en parla et promit même d’en parler davantage dans un autre ouvrage qu’il préparait alors. Pour le moment, il se contenta d’ajouter à la relation de son voyage une ballade serbo-croate (« morlaque ») traduite en italien, Canto di Milos Cobilich e di Vuko Brancovich. Cette ballade nous intéresse, car, sous le titre de Milosch Kobilich, Mérimée en a donné une traduction française dans la seconde édition de la Guzla.'N.&üs en parlerons en son temps; qu’il nous suffise de faire remarquer ici que Mérimée ne connaissait pas les Osservazioni et qu’il a tiré sa ballade d une autre source. Le Canto di Milos Cobilich e di Vuko Brancovich n’est pas à proprement parler de la poésie véritablement populaire, bien qu’il appartienne au cycle le plus important peut-être des chants serbes : celui de la bataille de Kossovo, qui est une lamentation sur la fatale défaite de -1389. Un savant franciscain dalmate,

i Ossircazioni, pp. 160-161.