"La Guzla" de Prosper Mérimee : les origines du livre - ses sources sa fortune : étude d'histoire romantique : thèse pour le doctorat d'Université

34

CHAPITRE PREMIER.

l’édilion anglaise, édition définitive, somptueusement imprimée aux frais des amis de l’auteur : Travels into Dalmatia, to which are added Observations on the island of Cherso and Osero; Lranslated vvilh considérable additions (pp. x-384, in-4°). La ballade « morlaque » publiée et mise en vers italiens à la fin du chapitre sur les mœurs eut plus de succès que le livre entier : elle inspira une trentaine de traductions étrangères, dont treize françaises, parmi lesquelles la plus importante pour nous est celle de Mérimée, dans la Guzla. Nous aurons à parler plus loin de la Triste ballade de la noble épouse d’Asan-Aga ; ici, nous noterons seulement le succès immédiat qu’elle remporta en Allemagne, succès qui assura à la poésie serbo-croate une certaine renommée européenne bien avant le livre de Mérimée. Dès le mois de mars 1776, les Annonces savantes de Francfort, en présentant la petite brochure bernoise, tion française n’est pas faite sur l’original italien mais sur la traduction allemande de 1776. Nous n’avons pu comparer les trois éditions complètes, —au British. Muséum manque la traduction française et à la Bibliothèque Nationale manque l’original mais nous avons comparé le chapitre sur les ïœurs des Morlaques et, jugeant d’après ce chapitre, il nous semble que M. Ôurëin se trompe. On trouve tant de mêmes mots d’origine latine dans le texte italien et la traduction française que des coïncidences si nombreuses seraient inexplicables si la traduction française avait été faite sur la traduction allemande. (Gf. surtout le commencement du p : De’ Costumi). Mais ce n’est pas tout. Le traducteur français ne reproduit pas nombre de fautes d’impression et de transcription des noms slaves, fautes que l’on trouve dans l’édition allemande, mais non dans l’original. Aussi son texte se rapproche-t-il (son texte serbo-croate de la înlostnci piésdnzct) plutôt du texte de Fortis que de celui du traducteur allemand. La preuve apportée par M. Ôurëin que les planches sont identiques dans les deux traductions n’est 'pas suffisante, étant donné que les deux ouvrages sont sortis des mêmes presses.