La légende de Cathelineau : ses débuts, son brevet de généralissime, son élection, sa mort (mars-juillet 1793) : avec nombreux documents inédits et inconnus

— 184 —

excès. Les personnes soumises et les propriétés furent respectées. Ils n’avaient point encore dans leurs rangs de ces hommes bas, qui à l’impiété joignent tous leurs vices, comme on en vit dans la suite; ce fut eux qui déshonorèrent et perdirent la cause.

Les deux événements du jour étaient bien propres à attirer de nouveaux partisans; partout il y avait des mécontents contre la République, et partout ils se joignaient à la troupe que désormais j’appellerai l’armée. Au point du jour, le signal est donné ; près de trois mille hommes s’avancent vers Cholet. Ce fut là qu’on vit le soldat dire dévotement son chapelet et invoquer le secours de Marie contre les ennemis de son fils et les agresseurs de PEtat.

A quelque distance de Cholet, parut M. Stofflet, à la tête de quatre à cinq cents hommes, qu’il amenait des environs de Maulévrier; il se joignit à Cathelineau et partagea avec lui les honneurs et les dangers du commandement. Tous ensemble, ils s’avancent vers Cholet, où déjà s'étaient réfugiés les vaincus de Jallais et de Chemillé. Cholet, beaucoup plus grand et plus populeux que les deux endroits déjà pris, devait faire plus de résistance. Tous les patriotes de la ville et des paroisses voisines s'étaient joints à la force armée pour défendre la place, qui se trouva soutenue par plus de six cents hommes. Cependant l’armée royale approchait. Rendue aux portes de la ville, elle envoya des parlementaires, qui firent aux chefs les sommaltions de se rendre. Sur leur refus, les royalistes poussent un grand cri et marchent en avant: ils enfoncent et renversent tout ce qui se trouve sur leur