La légende de Cathelineau : ses débuts, son brevet de généralissime, son élection, sa mort (mars-juillet 1793) : avec nombreux documents inédits et inconnus

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de sorte qu’en arrivant, ils étaient près de mille hommes.

Les républicains, de leur côté, se réunirent avec tous leurs adhérents et formèrent une masse qui semblait devoir en imposer. Ils se confiaient surtout en trois petites pièces d'artillerie et, en bel ordre dans la position la plus avantageuse, ils attendent l’ennemi.

Les royalistes, sans s’effrayer, hâtent le pas. mettent en avant les deux prisonniers. C'était, disaient-ils, pour qu'ils reçussent les premiers coups. Lorsqu'ils furent à belle portée, les trois pièces tirèrent sans faire de mal à personne. On s’approcha de plus près. Cathelineau, à la tête, se trouve engagé dans un combat particulier avec un jeune homme, plus accoutumé et plus adroit que lui à manier le sabre. Il aurait infailliblement péri sans le prompt secours qu’on lui porta. Le jeune homme fut terrassé. Un instant la victoire fut incertaine, mais presque aussitôt, elle fut décidée en faveur des assaillants. Les républicains vaincus prennent la fuite, et le soleil, en se couchant, voit la prise de Chemillé. Telle fut la première journée de cette fameuse guerre.

La nuit suivante fut employée à désarmer les nombreux patriotes de Chemillé. On s’empara de tout ce qui pouvait servir à la nouvelle cause. On fut également surpris et réjoui du nombre d'armes et de la quantité de munitions qu’on parvint à se procurer,

« C’est peu d’avoir vaincu, dit alors Cathelineau , & faut profiter de notre victoire. Et il assigna aussitôt la marche prompte du lendemain sur Cholet. Il est à remarquer que les vainqueurs ne se livrèrent à aucun