La légende de Cathelineau : ses débuts, son brevet de généralissime, son élection, sa mort (mars-juillet 1793) : avec nombreux documents inédits et inconnus

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été trouvés suffisants, ou plutôt, je crois, mon nom paraissant suspect. Le Comité de surveillance d'ici a déjà écrit à celui de Paris ou au Dépt pour les informations. Ainsi tachès, je vous prie, comme j'y suis connu, de m'y faire réclamer et donner des ordres prompts pour mon élargissement. Car vous saurès, que je suis dans une vilaine prison ! avec douze prisonniers, et que nous sommes tous rongés de pous et de vermines, sans parler de Phumiliation qui pour moi est le plus dur de tous les supplices. Tachès de cacher cela à ma pauvre femme. Je suis sûr qu’elle en mourroit de chagrin, mais je compte sur vos soins et sur votre intérêt, pour me tirer promptement de cette position fâcheuse. Ne perdez pas un instant; car les journées d’un prisonnier sont comme des siècles.

Si vous appreniès qu'on donnât des ordres pour ma translation à Paris, agissès en conséquence pour que je m'y trouve en liberté. Avec l’animosité actuelle du peuple, c’est toujours dangereux de se trouver en prison, el les exemples passés ne rassurent point.

District de Baugé, avec son interrogatoire, Il s'y déclare âgé de 26 ans, demeurant à Paris, rue Saint-Dominique, marié à Mie d’Argouges, de qui il a un enfant; âgé de 6 ans. Avant la Révolution il servait dans Lorraine-Cavalerie en qualité de major en second et est allé en 1789 à Nice, près de sa mère, qui y est morte en 1794, puis à Chambéry près de son père, qui y est mort «en avril ou mai 1793. » Il est rentré alors en France et ignorait, en se rendant à Niort, qu'il y eût des rebelles dans le pays: ete. — Le 21 mai il subit un nouvel interrogatoire à son arrivée à Angers. — Son signalement le dit de 5 p. 8 pouces : cheveux et sourcils chatains ; yeux gris, nez bien fait, bouche petite, menton rond, front large, visage plein. 1 Au château d'Angers.

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