La légende de Cathelineau : ses débuts, son brevet de généralissime, son élection, sa mort (mars-juillet 1793) : avec nombreux documents inédits et inconnus

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en fut la suite. Vers une heure après-midi, on vint nous avertir de songer à notre retraite de Doué, en nous disant que l'ennemi entrait dans la ville, qui dans ce moment se trouvait dégarnie de troupes. Il était temps de l’exécuter ; nous étions suivis de près. Nous fûmes témoins d’un désordre horrible dans la marche des convois. Nous fimes tous nos efforts pour contribuer à ramener l’ordre, sans pouvoir y parvenir qu'à près de deux lieues de Doué. La présence du général Menou, qui arrivait au galop, nous tranquillisa sur la suite des événements. Il rallia les fuyards et protégea la retraite de nos convois. Nous avons perdu une pièce de canon de 4; quelques charrettes versées sont tombées au pouvoir de l'ennemi avec des fourrages. Nous ignorons le nombre d'hommes que nous avons perdus ; mais nous ne le croyons pas considérable. — Cette défaite est peut-être due au peu de confiance que les troupes avaient dans le général Leigonyer, qu’elles regardaient comme un traître, et encore au peu de talent de ce général dans la disposition et la marche d’une armée ; mais nous avons dit plusieurs fois notre manière de penser à cet égard ; nous en avons fait part également à la Commission centrale, et Leigonyer ne commandera plus notre armée. Nous ne le croyons pas traître, mais nous croyons le reste. Il faut avouer aussi qu'il n’était aucunement secondé dans son poste.

Menou commande ; les généraux Coustard et Santerre, qui sont à Tours, doivent arriver incessamment ; l’ennemi s’est replié sur Doué, mais nousignorons ses projets. Notre armée est postée dans les retranchements