La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

RAPPORT DE GALLOIS ET GENSONNÉ 187

que dans l’état actuel des choses nulle espèce de lumière ne peut ni détruire, ni modérer.

Sa religion, c’est-à-dire la religion telle qu'il la conçoit est devenue pour lui la plus forte et pour ainsi dire l'unique habitude morale de sa vie ; l’objet le plus essentiel qu’elle lui présente est le culte des images ; et le ministre de ce culte, celui que les habitants des campagnes regardent comme le dispensateur des grâces célestes, qui peut, par la faveur de ses prières, adoucir l'intempérie des saisons, et qui dispose du bonheur d’une vie future, a bientôt réuni en sa faveur les plus douces, comme les plus vives affections de leurs âmes.

_La constance du peuple de ce département dans l'exercice de ses actions religieuses, et la confiance illimitée dont y jouissent les prêtres auxquels il est habitué, sont un des principaux éléments des troubles qui l’ont agité et qui peuvent l’agiter encore.

Il est aisé de concevoir avec quelle activité des prêtres ou égarés, ou factieux ont pu mettre à profit ces dispositions du peuple à leur égard : on n’a rien négligé pour échauffer le zèle, alarmer les consciences, fortifier les caractères faibles, soutenir les caractères décidés ; on a donné aux uns des inquictudes et des remords ; on a donné aux autres des espérances de bonheur et de salut; on a essayé sur presque tous, avec succès, l'influence de la séduction et de la crainte,

Plusieurs d’entre ces ecclésiastiques sont de bonne foi ; ils paraissent fortement pénétrés et des idées qu'ils répandent et des sentiments qu'ils inspirent ; d’autres sont accusés de couvrir du zèle de la religion des intérêts plus chers à leurs cœurs...

Une coalition puissante s’est formée entre l’ancien évêque de Luçon et une partie de l’ancien clergé de son diocèse; on a arrêté un plan d'opposition à

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