La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

188 POLITIQUE RELIGIEUSE DE LA RÉVOLUTION

lexécution des décrets qui devaient se réaliser dans toutes les paroïisses, Des mandements, des écrits -incendiaires envoyés de Paris ont été adressés à tous les curés pour les fortifier dans leur résolution, ou les engager dans une confédération qu'on supposait générale. Une lettre circulaire de M. Beauregard, grand vicaire de M. de Merci, ci-devant évêque de Luçon, déposée au greffe du tribunal de Fontenay, et que cet ecclésiastique a reconnu lors de son interrogatoire, fixera votre opinion, Messieurs, d'une manière exacte, et sur le secret de cette coalition, et sur la marche très habilement combinée de ceux qui l'ont formée. La voici :

Leitre datée de Luçon, du 31 Mai 1791, sous enveloppe, à l'aäresse du curé de Réorthe.

« Un décret de l’Assemblée nationale, Monsieur, en date du 7 mai, accorde aux ecclésiastiques qu’elle a prétendu destituer pour refus de serment, l'usage des églises paroissiales pour y dire la messe seulement ; le même décret autorise les catholiques romains, ainsi que tous les non-conformistes, à s’assembler pour l'exercice de leur culte religieux dans le’lieu qu'ils auront choisi à cet effet, à la charge que dans les instructions publiques il ne sera rien dit contre la constitution civile du clergé.

« La liberté accordée aux pasteurs légitimes par le premier article de ce décret doit être regardée comme un piège d'autant plus dangereux (sic !) que les fidèles ne trouveraient, dans les Eglises dont les intrus se sont emparés, d’autres instructions que celles de leurs faux pasteurs ; qu'ils ne pourraient y récevoir des sacrements que de leurs mains, et qu'ainsi ils auraient avec ces pasteurs schismatiques une communication que les lois de l'Eglise interdisent. Pour ‘éviter un aussi grand mal, Messieurs les Curés sentiront la nécessité de s'assurer au plutôt