La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

LA PROPOSITION CAMBON 209

directement la quotité. Alors, il s’est dit: faisons l'application des vrais principes qui veulent que celui qui travaille, soit payé de son travail, mais payé par ceux qui l’emploient (Nouveaux applaudissements). Si cette question eut été présentée isolée à la Convention, on dirait : voyez ces financiers, ils ne cherchent qu'à supprimer ; mais lorsque nous dirons au peuple : nous te diminuons de 124 millions ; et vous, laboureurs, qui payez 100 livres de contribution mobilière ; vous, cabaretiers, qui payez 300, 400 livres de patentée, si vous avez confiance dans cet ecclésiastique qui a bien servi la Révolution, eh bien ! vous ne serez plus soumis à un corps électoral. Au lieu de lui donner 12 ou 1500 livres, vous lui donnerez 8 ou 4000 livres. (Vifs applaudissements).

Ainsi, citoyens, au lieu de 300 millions, vous n’en aurez plus que 200 à imposer. Il ne faudra plus tant de moyens coercitifs, Avant 8 jours, le rapport sera prêt ; ce rapport si désiré est attendu, j'ose le dire, de tous les prêtres et de tous les Francais. Maïs, en attendant, il faut pourvoir aux besoins de la Trésorerie nationale, Au lieu de 198 millions de dépenses dans le mois dernier, vous n'avez pour celui-ci que 138 millions. Vous n'avez que 28 millions de recette. Il faut donc un versement de 116 millions, Je demande donc que vous décrétiez ce versement ordinaire, et que vous accordiez la parole au Comité des Finances lorsque son travail sera prêt. (Applaudissements).

La Convention nationale adopte le projet de décret présenté par Cambon.