La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

A PROPOS DES FRAIS DU CULTE 225

de l'âme, il abrutit l'esprit, il avilit l'humanité...

« Notre pétition est que le nom de commune soit substitué à celui de paroisse, que la constitution civile du clergé soif abrogée, et que le Comité de constitution soit chargé de présenter incessamment un rapport pour établir des fêtes nationales qui développent l'esprit public et rappellent à tous les Français les vertus douces, humaines et bienfaisantes dont un bon républicain doit donner l'exemple à tous ses frères.

Signé : « Les amis de la liberté et de légalité de la commune la Souterraine, département de la Creuse ».

CHALES. — Il n’est aucun membre de cette société qui ne conviennent des principes développés par le citoyen Manuel, Tous conviendront que les prêtres doivent en principe être payés par ceux qui les emploient, qu'il n’est pas juste que les protestants salarient des prêtres catholiques, que la conscience ne peut être imposée par aucune loi; voilà des principes dont tout le monde convient aisément. Ainsi, si je combats l'opinion de Manuel, que l’on ne s’imagine pas que je sois le partisan des prêtres ; mais je ne puis admettre dans ce moment l’application des principes dont je reconnais la vérité. Si le peuple était éclairé, il n’y aurait aucun inconvénient d'adopter le projet Cambon ; mais le peuple a une confiance aveugle dans les prêtres, le peuple les croit encore nécessaires à son bonheur ; et wouloir les lui enlever, c’est exciter le réveil du fanatisme, Craignons que ce monstre, déjà teint de notre sang, ne veuille encore s’en abreuver. Craignons de rendre les prêtres ennemis de la République naissante ; alors ils pourraient enlever aux législateurs la confiance dont ils sont investis, et s'opposer avec succès à l'établissement de la Répu-