La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

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senties jusque dans les hameaux ; mais elles ont été contestées à la tribune de la Convention nationale, et lorsque de toutes les parties de la République, une voix unanime s’élève pour réclamer l’organisation de l'instruction publique, trop longtemps attendue, lorsque tous les citoyens semblent vous dénoncer l'ignorance et l’erreur comme les derniers tyrans qui restent à poursuivre et à bannir, ces vieilles reines du monde ont trouvé parmi vous des courtisans et des défenseurs...

Je demande quel puissant génie a parsemé de merveilles les quatre années qui viennent de s'écouler qui a proclamé la souveraineté des peuples, dissipé le fantôme de la noblesse, anéanti le papisme et la royauté ; l'Europe entière répond : ce sont les lumières. Je demande par quels moyens se conservera, s’embellira, s’étendra ce sublime ouvrage de la raison humaine ; par ceux mêmes qui lont produit, par les lumières. Quoi! les clartés de la philosophie n'auraient lui un moment à nos yeux, que pour nous replonger dans les ténèbres de la barbarie ! Ne vous y trompez pas, mes Concitoyens, avec elles renaîtraient bientôt le despotisme et la superstition Les rois, les nobles et les prêtres sont les enfants de l'erreur. Le retour des préjugés, voilà la véritable contre-révolution. Hâtez-vous, citoyens législateurs, de prévenir leur influence en donnant au peuple des écoles primaires. C’est là qu’il découvrira tous les bienfaits de sa régénération, qu’il apprendra à chérir des lois qu'il va connaître, à s'élever à sa vraie dignité, à respecter son propre ouvrage. L’estimeriez-vous assez peu pour ne lui laisser goûter que les avantages matériels d’une révolution plus sublime encore par les vérités qu’elle a proclamées, que par les oppressions qu’elle a détruites ?.....