La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

258 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

qu'une grande quantité de ces effets était disparue. Ils nous ont attesté eux-mêmes qu'une somme de 111000 livres en or avait été soustraite.

Cambon (pas Girondin) présente contre la Commune un argument nouveau. Îl rappelle qu'il a été porté un décret qui ordonne à tous détenteurs d'objets, appartenant à la nation, de les faire transporter à l'hôtel de la Monnaie, et qui charge les directeurs des monnaies d’en faire afficher l’état. « Ce décret n'a pas élé exécuté... Il faut que le peuple connaisse les dilapidations et les dilapidateurs; et puisque les lois sont impunément éludées, je demande qu’on en appelle au peuple; c’est lui qui jugera toutes ces opérations. »

Rewbell (pas Girondin) propose que les déclarations soient reçues en secret. Ainsi elles ne compromettront l'honneur d'aucun citoyen.

Tallien demande au contraire que les déclarations soient reçues publiquement.

Morisson fait observer que, si les déclarations sont publiques, la Commune pourra omettre dans son compte tout ce qui n'aura pas été déclaré.

Danton : « L'intérêt de la totalité des membres de la Convention est de porter la lumière sur les opérations de la Commune de Paris. Eh bien! c’est demander une chose qui va droit à ce but que de vouloir que les déclarations soient publiques. Comment ose--on me dire qu’il ne se fera pas une seule déclaration si elles sont publiques. Celui qui n’a pas le courage de signer sa dénonciation et de la soutenir publiquement doit être réputé délateur.…... Et j’observe qu’à cet égard les formes judiciaires sont en concordance avec la raison publique. Quand on a fait une déclaration en justice, il faut la prouver. Eh bien! pour que la preuve soit acquise, il faut que le dénonciateur vienne figurer en public... Je demande que l'amendement de Tallien soit mis aux voix. » Ce discours, tel que nous l'avons, est étrange. En effet : 1° « Celui qui n’a pas le courage de signer sa dénonciation » est là une phrase