La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales
282 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS
Girondins. Si la Gironde eût gouverné la Convention, comme les historiens en général l'ont écrit (sans preuves à mon avis), la Convention eût pris, ce jour-là, un parti autre que celui de passer Aumblement à l'ordre du jour. — A vrai dire, elle eût pris, avant ce jour du 19 octobre, le seul parti qui convenait à son rôle, à sa dignité, à la sécurité de l'État, à l'intérêt public, — au bon sens. — Mais elle obéit à une excessive prudence et passa à l'ordre du jour.
Tout le monde savait qu’on allait voir paraître une députation des sections et entendre leurs sommations. — Tandis qu’on attend les députés des sections parisiennes, voici des commissaires du Département et de la Municipalité qui se présentent à la barre; et c’est encore de la Maison de secours que la Convention va entendre parler.
L'orateur de cette députation, Bertholet, s'excuse d’abord de venir encore solliciter pour la Maison de secours : « Mais, dit-il, pardonnez en faveur de notre rêve pour la tranquillité publique. Ce matin nous avons vu un commencement d'émeute; des nouvelles des communes environnantes ont augmenté nos craintes... Qui sait où s’arrêterait le progrès de ces mouvements? Il est impossible de prévoir l'effet que produirait dans cette ville immense le refus formel de venir au sécours des citoyens les plus indigents et les plus dévoués à la cause de la liberté. » — Cela va toujours ensemble.
« Qui sait où s’arrêterait le progrès de ces mouvements. » Les magistrats de la Commune ont peur d’être à leur tour lynchés par le peuple; ils ont raison, car quelques-uns d’entre eux ont couru ce matin des risques sérieux. — Bertholet termine en disant : « Nous demandons un secours de 500 000 francs ». C'est-à-dire qu'il faut qu'aux dépens de l'État la Convention protège les têtes incapables de la Commune, son éternelle adversaire.
Le président de la Convention : — « La Convention conciliera ce qu’elle doit à l’humanité avec ce qu’exige d’elle sa fidélité à veiller sur le trésor public, qui est le produit des