La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales
ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 281
La question de la force armée, la question brülante reparait.
Maribon-Montaut : — « Je demande que la Convention ajourne à lundi, sans autre délai, la discussion de la force armée. Il ne faut pas laisser divaguer l'opinion publique. Il faut dire aux Parisiens si nous sommes au milieu de nos frères ou si nous sommes entourés d’assassins. »
Ce n’est tout à fait ni l’un ni l’autre, citoyen Montaut; vous êtes au milieu d'hommes, dont les uns ne demandent que l'ordre, la tranquillité, et d’autres hommes, des ambitieux, qui voudraient s'emparer du pouvoir par des moyens violents. Le gouvernement légal veut se défendre ; c’est son devoir de se défendre, entendez-vous ! Orilesten ce moment complètement désarmé. Il prétend ne pas rester dans cette situation qu'aucun gouvernement, qu'aucun peuple européen n’a jamais accepté volontairement. — Quand, à votre tour, vous serez du gouvernement, citoyen Montaut, vous voterez sans hésiter l’armée dite Révolutionnaire.
Buzot (rapporteur) fait à Montaut une réponse qui n'est pas très franche; il objecte qu'il y a à l’ordre du jour des questions plus pressantes; il demande l'ajournement.
Chabot, contre l’ajournement, objecte un fait (que la Convention connait parfaitement) : c’est que des gardes nationaux des départements et notamment de celui des Bouches-du-Rhône sont sur le point d'arriver à Paris. « Mais. dit Chabot, vous ne voudrez pas, sans doute, que les départements préviennent votre loi. »
Au contraire, c’est là justement ce que l’Assemblée veut faire. Elle veut avoir l’armée, avant que d'en parler : elle ruse, elle dissimule, procédé du faible devant le fort, dissimulation qui au reste ne trompe personne. Elle met pour le moment son rapporteur Buzot en humiliante posture. Buzot avait du caractère; d’autres Girondins, Valazé, Lanjuinais, Lasource, Rabaut, n’en manquaient pas, ni les Montagnards ou neutres, qui, sur cette question, marchaient avec les