La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

284 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

Quel téméraire, dites-nous, a donc osé préjuger la faiblesse du souverain? Quel audacieux a pu conjecturer que le peuple consentirait à de nouvelles chaines? Quoi! avant l'existence de la Constitution sanctionnée par le souverain, on vous propose l'exécution provisoire d’un décret constitutionnel de sa nature. N'est-ce pas arracher le germe du froment, avant le temps de la moisson? N'est-ce pas vouloir faire avorter la constitution? Attendez, législateurs, que la loi existe, et le peuple, qui l'aura sanctionnée, vous apprendra par son exemple à baisser le front devant elle... Si, par malheur, vous étiez sourds à ces terribles vérités, familières aux républicains; si absolument vous prétendiez vous investir d'une force dont l'idée seule révolte la raison et la liberté, d’un pouvoir qui renverserait l’équilibre de tous les autres. alors ouvrez l’histoire et voyez ce qui leur (?) en a coûté pour avoir méconnu le principe contraire. C’est déjà une douleur pour nous de vous les (?) rappeler. » — Les principes, sans doute, — « vous à qui nous avons donné notre confiance », un peu mitigée, ce me semble. — « En est-il donc qui auraient sitôt oublié les droits sacrés de l'homme, le droit qu'a le peuple de rappeler dans ses foyers celui qui ne marcherait pas à la hauteur des principes qui la (?) caractérisent. Mais, dira-t-on, Paris semble vouloir s’isoler. Calomnie insultante ! vain prétexte dont s'appuient les détracteurs de la vérité, les ennemis de la journée du 10 août. Paris a fait ses preuves; il a commencé la révolution, soutenu héroïquement les horreurs de la tempête. La France entière a applaudi à ses généreux efforts; la République, aujourd’hui, après en avoir reçu l'impulsion, va la donner au reste de la terre, et bientôt toute la terre ne sera plus qu’un peuple de Français : Législateurs, les hommes sont là qui vous contemplent et vous observent! »

Si j'ai transcrit entièrement ce discours, ce n'est pas pour avoir le plaisir de me moquer d’un pédant qui, dans sa solennité, parait un assez pauvre esprit, incertain de sa langue, de