La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales
ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 285
sa pensée, plus impertinent qu’il ne s’en doute probablement ; non, mais c'est qu'ici les mots sont des choses: j'entends qu'ici les expressions indiquent, quand on les examine bien, quand on les sonde, un état psychique important pour l'histoire de l'époque, parce que cet état n’est certainement pas particulier à l'orateur en scène. Remarquez que cet homme lit son discours, un discours qui a été soumis à l’Assemblée générale des sections de Paris, qui y a été approuvé, que beaucoup de gens ont trouvé superbe... peut-être (je suis bien tenté de dire certainement). Et cependant les sections de Paris (ville intellectuelle, spirituelle, on le prétend, et, en un sens, On à raison), les sections ne sont pas exclusivement composées de populaire. Elles renferment toutes les classes; il y a là dedans des hommes comme Lavoisier, Royer-Collard..…. Si je nomme ceux-ci c'est qu'on les voit à certains jours représenter leurs sections auprès de la Convention ou de la Commune... Mais ce n’est ni Lavoisier, ni Foyer-Collard, ni aucun autre esprit de ce degré, ou en approchant, qui aurait conçu la harangue du sieur Drumont, et c’est pourquoi on n'a pas eu l'idée de les choisir pour représenter les sections : leur état psychique ne répondait pas à celui de la majorité des sectionnaires. C'était l’état psychique du sieur Drumont qui y répondait.
Maintenant écoutons la réponse du président. Il dit aux sectionnaires : « Citoyens, c'est ici que réside la souveraineté du peuple français, c'est à la Convention nationale que {ous les droits de la République sont confiés; elle saura les défendre: elle recevra toujours avec plaisir les conseils des bons citoyens. mais elle promet que d'ordres elle n'en recevra que du peuple français'. — Elle vous invite à la séance. » Voilà qui est net, mais à mon sens bien modéré : une pareille ambassade appelait à mon avis tout autre chose. Et d’abord ceci : vos chiffons de papiers ne suffisent pas à établir le
1. Hélas! cette promesse ne sera pas tenue.