La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales
ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 294
à l'objet essentiel de cette adresse, l'abolition de la loi martiale, la Convention renvoie aux comités réunis de législation et d'instruction publique, pour en faire un rapport.
Tous ces braves députés, qui ont vu déjà pas mal d'émeutes et qui sont destinés à en voir encore bon nombre, ne veulent pas décidément employer la force contre la foule, quoi que la foule fasse. Ils ne se doutent pas qu'autant ils accordent à la foule, autant ils ôtent à la souveraineté du peuple. Cette chose si claire est au-dessus de leur entendement. « Mais, dira-t-on, c’est qu’ils comptent contenir la foule en toute circonstance par leraisonnement, les sentiments, la persuasion. » Cependant souvent, déjà, ils ont expérimenté ce que peut le pouvoir de la persuasion. Eh bien,.… soit! Pas de contrainte armée contre ce que vous appelez le peuple; vous ferez l'épreuve décisive de ce système, législateurs actuels ! Attendez seulement jusqu’au 2 juin de l’année prochaine.
En cette affaire, la conduite des Girondins et en particulier de Guadet est pour moi incompréhensible. Je supposerai volontiers qu'ils ont été déconcertés par une trahison de Gonchon, qui avait promis tout autre chose; trahison qui ne se sera révélée qu'à la séance, brusquement.
22 octobre. — Le nouveau ministre de la Justice, Garat, entre dans la Convention, il monte à la tribune et lit la réponse qu’il se propose de faire à des questions qui lui ont été adressées par le commissaire exécutif auprès du tribunal criminel de Paris. Garat nous apprend d’abord que, dans les journées de septembre, les individus qui se trouvaient dans les prisons, prévenus de délits et de crimes communs tels que vol et assassinat, ont été mis en liberté par les massacreurs. À l'heure actuelle, ils cireulent encore librement dans Paris’.
1. Justice du peuple.