La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 293

à-dire presque un crime de penser qu'ils ne sont pas innocents... » Ainsi, finalement, d’après Garat, les massacreurs de septembre sont innocents ; mais ceux qui les poursuivent sont presque criminels envers la nation française. Un ministre de la Justice comme celui-là n'est pas dangereux pour les auteurs de septembre, il pourrait être dangereux pour d’autres, pour de trop honnêtes gens — Garat était la créature de Danton. Et Danton va d'ici à quelques jours se servir de Garat pour faire la leçon à Roland; il dira, le 29 octobre, à Roland : « Mais... comment se fait-il qu'un ministre, qui ne peut ignorer les causes de ces événements (de septembre), oublie les principes et les vérités qu'un autre ministre (Garat) a développés sur ces événements ». Dans ce que Carat a développé, Danton aperçoit non seulement des vérités mais même des principes, et des principes qu'il n’est pas permis d'oublier. Danton aurait bien dù nous présenter sous une formule nette quelqu'un de ces principes. — Je me demande si Danton a été totalement étranger à la rédaction du rapport Garat. Est-ce de Garat que Danton tient ces principes qu'il allègue et qu'il loua le 29 octobre; ou est-ce Garat qui les tient de Danton ‘?

23 octobre. — Buzot, secrétaire, lit une lettre du juge de paix de la section des sans-culottes. Cette section a pris un arrêté par lequel elle demande à la Convention que les dispositions légales, appliquées aux émigrés, soient étendues aux prêtres réfractaires. En attendant la réponse de la Convention (Il faudrait plutôt dire : sans l’attendre.) la section a arrêté que les scellés seraient apposés sur les maisons et effets des prêtres réfractaires par le juge de paix de la section.

Buzot observe : « Par un renversement de tout ordre politique, inconcevable dans une ville aussi éclairée que Paris,

1. Les 21 et 22 octobre, plusieurs sections (Popincourt, Tuileries, Mirabeau, eic.) viennent déclarer à la Convention qu’elles n’ont pris aucune part à l'adresse qui a été présentée au nom des 48 sections.