La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales
29% LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS
voilà une section qui rédige une loi et ordonne à ses juges de paix d'aller de l'avant. Il semble qu'on devienne plus cruel à mesure que nos armées victorieuses réduisent nos ennemis au silence et au respect. On s'efforce de confondre les prêtres réfractaires et les émigrés, c'est-à-dire des hommes qui, asservis à leurs préjugés, pensent autrement que nous ce qu ils ont bien le droit de faire, et les émigrés, c’est-à-dire les traîtres qui conspirent contre notre liberté, » — Buzot demande que la Convention improuve sur-le-champ l'arrêté de la section. Delacroix appuie l'opinion de Buzot. Charlier et Tallien la combattent. Charlier prétend que la section n’a pas visé tous les prêtres réfractaires mais seulement ceux qui sont absents. Tallien va plus loin; il précise « les prêtres que la section à eu en vue se sont enfuis. Ils doivent être considérés comme émigrés. » L'arrêté de la section ne porte pas du tout la restriction que Charlier et Tallien allèguent. Et d’ailleurs l'esprit de cet arrêté est très clair : il demande que les prêtres réfractaires (sans distinction) soient assimilés aux émigrés. -
Dans son petit discours, Charlier lâche une phrase qu'il est bon de relever : « Au surplus, dit-il, l'Assemblée ne doit pas se laisser aller à cet esprit de prévention, à ces improbations trréfléchies à l'égard d’une portion du souverain ». — Là-dessus l’Assemblée murmure, et avec raison,
La Convention renvoie à un comité pour qu'il en soit fait un rapport, séance tenante'. La séance se passe et le rapport n'est pas fait.
Constatons deux choses qui intéressent l'honneur de la Convention. La majorité de cette assemblée à protesté par ses murmures contre la théorie du respect dù aux portions du souverain ; et elle a entendu sans murmurer cette parole de Buzot : « Ces prêtres pensent autrement que nous, ce qu'ils ont bien le droit de faire ». Langage qui commence à devenir rare
1. Voir, après cela, Arch. parl., LIL, p. 630, un rapport de Gossuin sur l’inconvénient des pétitions.