La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

306 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

« C’est ainsi, ajoute Hébert, que ceux qui veulent que la Convention quitte Paris (J! s'élève un violent murmure.) jettent des doutes sur les intentions de la Commune toujours dévouée à la cause du peuple et prête à combattre toutes les factions... » Fatiguée, écœurée des explications qu'on lui sert, explications évidemment mensongères et à la fois maladroites puisqu'elles trahissent dans la Commune des dissentiments (une vraie pétaudière) qu'on ignorait, irritée de la diversion provocante qu'a tentée Hébert, la Convention passe tout simplement à l’ordre du jour.

27 octobre. — Buzot, au nom de la commission des Neuf, propose le projet du décret demandé par l’Assemblée contre les provocateurs au meurtre et à l'assassinat.

« Toute personne qui par placards ou par affiches, par écrits publics, par discours tenus en lieux ou assemblées publiques, aura provoqué ou conseillé à dessein l’assassinat ou la sédition, sera punie de 12 années, de fer, si le meurtre ou l’assassinat ne s’en est pas suivi; — si l'assassinat s’en est suivi, la peine sera la mort’. »

La discussion est fixée au lundi suivant.

Une députation vient, au nom de 22 sections, présenter une pétition en faveur de quelques citoyens de Lorient, détenus dans les prisons de cette ville pour avoir massacré, le 15 septembre, un négociant nommé Gérard. Nous connaissons cette affaire. De quoi se mêlent là, je vous prie, les sections de Paris! Le président leur répond très bien. « La Convention nationale ne reconnait de justice que celle qui est faite au nom de la loi. C’est calomnier le peuple que de lui attribuer des excès qui n’appartiennent qu'aux agitateurs et aux perturbateurs du repos public. La Convention examinera votre

- pétition. »

1. Dans le discours de Buzot, je relève cette phrase : « Nous sommes à

l’époque où nous n'avons plus rien à craindre que des partis... Le despotisme

est anéanti. Les armes de la République triomphent sur les ennemis extérieurs ; elles vont porter l’épouvante jusqu'aux trônes des tyrans. »