La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

CHAPITRE VII

LE DUEL DE LOUVET ET DE ROBESPIERRE

29 octobre. — Rapport de Roland à la tribune : « Les armées ennemies s’avançaient avec audace sur le territoire. L'indignation, la crainte même, se manifestaient à Paris. La défiance naturelle au peuple, qui a été opprimé, agitait les esprits; elle entretenait cette fermentation, qu'excitaientencore des hommes sans mesure, les désœuvrés.. les malveillants.

« La Commune régnait seule à Paris, elle faisait faire ou parler les lois, suivant ce que lui paraissait exiger le salut public, dont elle était devenue le juge supréme. »

Après ce tableau de l’état général, Roland passe à ses rapports particuliers avec la Commune. « J'ai été fort exact dans mes envois, fort pressant dans mes demandes; mais la Commune n’a pas mis la même exactitude dans ses réponses et souvent même elle ne m'en a fait aucune; dès lors j'ai été mal instruit ou je suis demeuré sans influence. — Je rapproche de cet état de choses les actes arbitraires qui ont fait remplir les prisons, sitôt après les terribles exécutions qui les avaient vidées; actes dont j'ai fourni la preuve à l Assemblée en déposant sur son bureau 5 à 600 mandats d’arrèt, dont quelques-uns sont signés d'une seule personne sans caractère ; la plupart de deux ou trois membres seulement du comité de surveillance de la Commune; beaucoup sans aucun motif