La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

326 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

comme tout Paris se levait, on accorda au Commandant général de la Garde nationale, lequel ordonnait les dépenses nécessaires pour ces levées, une somme de 8 à 900 000 livres par semaine. Ces circonstances n'existent plus. En conséquence Cambon propose Le décret suivant : « Le ministre de la Guerre fournira sous 3 jours le compte de l'emploi des sommes qui ont été payées ‘ au Commandant général de la Garde nationale ». Adopté. (Le compte lui est demandé depuis le 11 octobre.) — Voici une députation des fédérés des départements venus à Paris sur l'appel de leurs députés. L’orateur de la députation demande que les fédérés départementaux soient autorisés à se fédérer avec la garde nationale de Paris, à se confondre dans ses rangs, à partager ses travaux. Ils se plaignent des menaces dont ils sont l’objet, non du peuple, mais des factieux de Paris. « Chaque nuit encore, nous sommes menacés d'être égorgés dans nos casernes, comme nous l’étions avant le 10 août et sans doute par les intrigues des mêmes personnes; nous vous disons enfin que le plus grand nombre d’entre vous est désigné aux poignards des proscriptions tribunitiennes.. On a dit que nous voulions emmener la Convention dans une autre ville; mais ce sont les anarchistes qui veulent chasser la Convention de Paris, pour exciter un bouleversement à la faveur duquel ils puissent renouveler les scènes sanglantes du 2 septembre, etc. » — Billaud répond : « Hier ces prétendus fédérés ont tenu une conduite scandaleuse. Ils osaient crier : ÇA bas les tribunes! » et sur un de nos collègues, ils ont crié : € A la guillotine! ». — Des commissaires des 48 sections de Paris se présentent à la barre. Leur orateur dit : « Puisque Paris n'a plus besoin de se défendre, pourquoi le ministre de la Guerre n'a-t-il pas fait partir les fédérés? Tous les jours ilen arrive de toutes les parties de la République... Pourquoi

1. À ce propos se rappeler la somme octroyée dès le 10 ou 11 août à.la Commune pour Sa police militaire.