La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 32%

ce rassemblement d'hommes armés autour de la Convention ? Quels sont vos desseins, ceux du Pouvoir exécutif? Serait-ce pour exercer dans nos foyers une police inquisitoriale? » —Il n’est pas besoin des provinciaux pour cela; la police parisienne y suffit. — « Législateurs, nous sommes sans armes et environnés de soldats armés. » — Est-ce que la Garde nationale de Paris a été entièrement désarmée? — « Nous vous le disons avec franchise : le temps presse; l’orage (?) s'annonce dans le lointain. » Finalement l’orateur demande qu’on envoie les fédérés devant l’ennemi, et qu’on fournisse enfin aux sections de Paris des fusils et des canons. — D’après les affirmations réitérées de l’orateur, il faut croire qu’on a dû, en effet, emprunter à la Garde nationale de Paris une certaine quantité : de fusils et de canons inutiles désormais à Paris, nécessaires ailleurs. — Rouyer réplique : « Je dois parler aux pétitionnaires avec la même franchise qu'eux. Il est temps d'apprendre au peuple de Paris que la liberté n’est pas la licence, que cette audace, qui est une vertu sous le despotisme, est un crime sous le règne de la liberté. Qu'avez-vous fait, Parisiens, pour maintenir la tranquillité, pour réprimer les agitateurs? rien. Tous les jours on insulte dans Paris la Majesté natio-, nale. » — Tallien : « Je demande à Rouyer les preuves de ce qu'il avance. Il se plaint sans doute d'insultes faites à ses amis. Je m'engage à prouver, moi, que, hier et avant-hier, au Palais Royal, on a demandé la tête de trois membres de la Convention, qui siègent de ce côté » (à gauche). Rouyer garde le silence. Il aurait dû renier, condamner la conduite de ces quelques fédérés, un peu ivres, ce semble bien, qui ont crié au Palais Royal qu'ils auraient les têtes de trois députés. — Après quoi Royer aurait été en droit d'ajouter : Parmi ces trois têtes, il y en a une bien autrement coupable: il y a un homme qui n’a pas crié une fois, dans un endroit particulier qu'il voulait trois têtes, mais qui a plusieurs fois écrit, imprimé, placardé dans tout Paris des appels au peuple,

l'excitant à lapider, non pas trois têtes, mais la majorité de |