La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

332 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

nous était nécessaire pour maintenir l’ordre, nous écrivimes au ministre pour le prier de nous laisser ce demi-bataillon d'Autun ou, s’il était nécessaire de l'envoyer ailleurs, de vouloir bien nous le remplacer. Comme nous nous étions un moment rendus à Villeneuve-sur-Yonne, des volontaires d’Autun vinrent nous avertir que le ministre de la Guerre leur avait fait passer un ordre pour se rendre à Saint-Denis. Nous maintenons notre réquisition au demi-bataillon d’Autun; mais à notre retour à Sens, nous apprenons qu'un nouvel ordre du ministre appelait le demi-bataillon à Saint-Denis. Deux cents volontaires vinrent dans un banquet, où nous étions, nous demander avec menaces de les laisser partir. Nous sommes heureusement secondés par de bons citoyens, et après avoir pu craindre une lutte civile, nous voyons enfin le calme rétabli. — Nous avons depuis vu les deux ministres Lebrun et Pache — notre première lettre avait été soustraite; la seconde n'avait pas été communiquée au ministre Pache. »

Rovère fut un Montagnard et, quoique ancien marquis ou peut-être parce qu’ancien marquis, il fut un des pires d’entre les Montagnards. — On voit cependant qu'il laisse son collègue tenir, à frais commun, le langage le plus sévère sur la Commune de Paris et sur ses commissaires en province.

Robespierre monte à la tribune pour répondre à Louvet : réponse attendue depuis huit jours avec une vive impatience par les ennemis de Robespierre, comme par ses amis.

Robespierre débute par une fatuité ; il prétend être depuis plusieurs années l’objet de calomnies, répandues systématiquement par les nombreux ennemis, que sa vertu civique et son influence lui ont attirés (Cela rappelle le sort de Rousseau.); mais il continue avec plus de bon sens : « De quoi suis-je accusé ? D’avoir conspiré pour parvenir à la dictature. Pour cela je devais maîtriser Paris et les quatre-vingt-trois autres départements. Mais où étaient mes trésors, où étaient mes armées ?.. L'un des reproches les plus terribles qu'on