La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

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térairement parlant. — En attendant nous avons là des aveux bons à retenir, celui-ci notamment : « Nous avons écarté de nos assemblées les ennemis de la révolution ». C'est-à-dire que vous avez chassé des assemblées des sections des gens qui avaient droit d'y assister et les avez chassés violemment, en leur cassant des bâtons de chaises sur le dos.

Et continuant, Robespierre dit : « Citoyens, voulez-vous une révolution, sans révolution ?..… S'il est vrai qu’une grande nation ne peut s'élever par un mouvement simultané, et que la tyrannie ne peut être frappée que par la portion des citoyens qui est plus près d'elle, comment ceux-ci oseront-ils l’attaquer ; si, après la victoire, les délégués (les conventionnels par exemple), venant des parties éloignées de l'État, peuvent les rendre responsables de la durée ou de la violence (pesez ces deux substantifs) de la tourmente politique qui a sauvé la patrie? Ceux-ci (les sauveurs) doivent être regardés comme fondés de procurations tacites, pour la société tout entière. » — Après la théorie des droits de l'individu révolutionnaire, voilà la théorie des droits de la cité révolutionnaire. Robespierre en tire les conséquences suivantes : «Les Français, amis de la liberté, réunis à Paris, au mois d'août dernier, ont agi à ce titre au nom des départements. — « Il faut les approuver ou les désapprouver tout à fait... ls auraient droit de dire à leurs juges: si vous désavouez les moyens que nous avons employés pour vaincre, laissez-nous les fruits de la victoire. » — Vous les prenez assez bien, sans qu'on vous les laisse. « Reprenez votre constitution et toutes vos lois anciennes; mais restituez-nous le prix de nos sacrifices et de nos combats ; rendez-nous nos citoyens, nos frères, nos enfants qui sont morts pour la cause commune. » — Je vois quelque difficulté à vous satisfaire, citoyen Robespierre. Etalors, comme nous ne pouvons pas vous rendre ceux que vous appelez vos morts, il faut que nous avalions toutes lesillégalités qu'il vous plaira de commettre ?.. Nous sommes vos débiteurs pour la journée du 10 août; soit! Cependant aucune dette n’est infinie; dites-