La première histoire des guerres de la Vendée : essais historiques et politiques sur la Vendée du Chevalier de Solilhac
LA PREMIÈRE HISTOIRE DES GUERRES DE LA VENDÉE 501
Thouars. M. de Lescure, trompé par un espion, les avait attaqués avec 5.000 hommes: mais, trop inférieur en nombre, avait été forcé à la retraite, après un combat où l’avantage avait été balancé ; l'ennemi rentré dans Fontenai avait chassé de la Chataigneraie MM. D’Hargues (1) et de Beaurepaire; enfin, nous nous vimes tout à coup assaillis sur tous les points par 108.000 hommes.
M. D'Elbée, ayant sous ses ordres MM. Charette et de Lescure, marche surla garnison de Mayence qui occupait Clisson, la rencontre près de Torfou et, après un combat où nous eûmes le dessous pendant un moment, la force de rentrer en désordre dans Clisson, laissant 1.800 hommes sur le champ de bataille.
Leinêmejour, le chevalier De la Sorinière, avec 5.000 hommes, en battait 30.000 à Saint-Lambert, leur tuait 4 000 hommes, leur prenait leur artillerie et 200 voitures chargées.
C'était encore dans cette journée mémorable que M. d’Autitichamp remportait à Vihiers une victoire complette sur les républicains (2). Le lendemain MM. Charette et De Lescure attaquèrent la garnison de Nantes à Montaigu, lui tuèrent beaucoup de monde et la forcèrent de rentrer dans Nantes.
C'était là le cas d’écraser la garnison de Mayence, encore étonnée de sa défaite; mais M. de Lescure, par un entêtement dont les suites furent bien funestesau païs,s’opiniâtra à marcher
(1) M. de Hargues, commandant à la Chataigneraie.
(2) La victoire de Vihiers ou de Coron (18 septembre) que Solilhac attribue au corps commandé par d'Autichamp, appartient aux rassemblements de la Grande Armée, envoyés de Cholet sous les ordres de Piron. (Bulletin du Conseil supérieur, Savari, t. Il, p. 166), de même que la victoire de Saint-Lambert du 19 septembre est bien acquise à la division de Chemillé sous les ordres du chevalier de la Sorinière. La division Bonchamps, commandée par d’Autichamp, baltue à Doué le 13 septembre, avait regagné les bords de la Loire et tenait les postes entre Layon et Loire, de Glamptoceaux à Chalonnes. Elle fut attaquée à Chalonnes le 49 septembre par une forte reconnaissance de la division d'Angers que d'Autichamp mit en déroule. (Mn® de la Bouère, p. 73, Béjarry, p. 91). D'après M. de Béjarry, la division Bonchamps ne parut pas à Torfou le 19 septembre. Bonchamps s’y rendit, accompagné seulement de quelques officiers, et repartit le lendemain pour rassembler sa division et la conduire à la poursuite de Mayence.
Cette même journée du 19 septembre vit donc combattre en même temps La Sorinière à Saint-Lambert, d’Autichamp à Chalonnes, et d'Elbée à Torfou.
Voir les notes de Bernier. Anjou historique, janvier 4903, p. 363.