La question de l'Adriatique

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Qu'on suppose, au contraire, une solution basée sur la justice, une solution qui donne une satisfaction équitable aux aspirations nationales qui se trouvent ici en présence, une solution qui s'inspire de ce principe que là où finit la race et la langue italiennes, là aussi doivent finir les frontières politiques de l'Italie, et que là où commencent la race et la langue slaves, là aussi doivent commencer les frontières de la YougoSlavie; on pourra alors mesurer tous les avanages qu'apporteraient aux deux pays une entente amicale el une collaboration confiante. La Serbie, même agrandie, ne sera encore qu'un Etat secondaire; elle aura à travailler à son organisation intérieure, à son outillage industriel, à la mise en valeur de toutes ses ressources, en un mot à la reconstitution de toutes ses forces. Pacifique par nature et par nécessité, elle ne songera qu'aux travaux de la paix, si on ne l'oblige point, par une oppression injuste et dure, à chercher encore dans de nouvelles luttes les moyens de relier l'un à l’autre les tronçons de son unité.

guerre actuelle est profondément impopulaire chez les YougoSlaves d'Autriche-Hongrie, elle deviendrait au contraire très populaire si l'Italie essayait de s'emparer de la côle ou des iles dalmales, et qu'en ce cas la population tout entière se joindrait aux armées austro-hongroises pour repousser l’envahisseur.