La question de l'Adriatique

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de Londres et pour la protection de la neutralité: (1)

Les conseils de la Neue Freie Presse tombaient mal. L'Italie était précisément décidée à donner à sa politique une marche vigoureuse et à rejeter, aussitôt le premier moment d'émotion passé, tous les prétextes dont elle avait cru devoir s’entourer. Dès le 6 janvier le Giornale d'Italia insistait pour que la volonté de l'Italie fût exprimée en toute franchise :

L'Italie, dit-il, a occupé Vallona pour d'innombrables motifs que l'opinion publique a parfaitement compris, en raison des importants et complexes intérêts que nous avons dans cette ville. Mais le gouvernement italien ne voulait pas, il ne veut pas rétablir l’ordre en Albanie, il ne veut ni pacifier ni réorganiser le pays. Nous sommes et resterons à Vallona ; mais nous n'irons pas à Durazzo ni dans aucun autre port de l'Albanie. Naturellement, rester à Vallona signifie : faire tout ce qui sera nécessaire pour atteindre notre but.

Si la politique italienne se précisait aussi rapidement el aussi nettement, c'est qu'elle s'était assurée par avance l'appui de la Triple-Entente.

(1) Cité par le Temps du 30 décembre. — D’après le Messagero, l'irrilation austro-hongroise venait surtout de ce que l'Autriche et l'Allemagne comptaient offrir Vallona à l'Italie pour prix du

maintien de sa neutralité, el que l'initiative italienne avait déjoué ce plan.

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