La question du sel pendant la Révolution
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démarches « à MM. les citoyens et habitants de la province d'Anjou, relativement à la mission dont ils les ont honorés *.
Messieurs,
« Conformément à vos ordres, nous nous sommes rendus à Versailles dimanche matin, 11 octobre pour nous y occuper de la mission dont vous nous aviez honoré: nous ne trouvâmes qu'un de nos députés à Versailles; le dimanche étant un jour de vacance, tous étaient allés à Paris ou aux environs, pour leurs affaires personnelles. Nous nous déterminâmes, en conséquence, à nous rendre à Paris pour nous y aboucher avec quelques-uns de nos membres de la députation et prendre, de concert avec eux, les mesures que nécessitait la nouvelle révolution qui venait de s’opérer. Nous prîmes diverses informations ; mais l'agitation des esprits était telle que nous ne pûmes rien entreprendre, relativement à notre mission, ce jour-là. Nous nous rendîmes le lendemain matin, douze, à Versailles, où nous assistâmes à l’auguste séance de l’Assemblée nationale. Ce fut à cette séance qu'il fut décidé que l’Assemblée se transporterait à Paris le jeudi 15, pour y reprendre provisoirement ses fonctions dans les salles de l’archevêché, jusqu'à ce que le local du manège des Thuileries fût préparé convenablement pour la recevoir. La séance du matin tenue, nous vimes MM. les députés. de la province ?, et en recevant de leur part l'accueil le plus obligeant, nous les trouvâmes disposés à tout employer pour obtenir, s’il était possible, le sujet de nos vœux. Ils ont, dès ce moment, montré la même ardeur à vous servir dans cette nouvelle (sic), ainsi qu’ils avaient déployé avec tant de courage et de constance, pour défendre vos plus chers intérêts. Ils nous ont conseillé d'écrire à M. Necker; de lui faire un tableau précis de vos résolutions, afin de l’engager à porter le nombreux parti, sur lequel il a une grande influence, à voter en votre faveur à l’Assemblée nationale.
1 Correspondance. des députés. d'Anjou. Angers 1789, t. 11, p. 567, 568.
2? Les détails de cette lettre relatifs à la réunion des députés angevins et à l'intervention du comte de Ruillé sont intégralement confirmés par un Extrait des délibéralions de la province d'Anjou du 13 octobre 1789, imprimé dans la Correspondance citée, t. 11, p. 567.