La Révolution française (1789-1815)

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gibilité aux fonctions publiques quelconques, politiques À municipales. Il fallait maintenir l'ordre matériel au dedans et au dehors, ou assurer la paix intérieure et extérieure; laisser à la nation une entière liberté spirituelle, liberté religieuse et philosophique, liberté d'enseignement, liberté de la presse, de réunion et d'association, conséquence inévitable des idées courantes sur la souveraineté du peuple, et qui seules pouvaient permettre de faire surgir une croyance sociale commune, et, par suite, un ordre politique définitif, Il fallait, enfin, et ceci était une des exigences les plus palpables de la situation, seconder sagement le mouvement industriel, la reprise du travail, sur lesquels repose l'existence même de la société ; ce qui supposait l'obligation, pour le nouveau Gouvernement, de renoncer à la guerre de propagande, d'occupation etsurtout de conquête, pour vivre en paix avec l'étranger.

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Est-il besoin de rappeler à quel point Bonaparte à manqué à ce programme, pour s'efforcer, au contraire, de restaurer l'ancien régime, le système catholique et féodal, en se mettant lui-même à la place du roi ?

Il ramena, il est vrai, la prépondérance du pouvoir central, ou du gouvernement, sur le pouvoir local (assemblées nationales, départementales et municipales), sur ces districts rendus souverains par la Constituante, et dont l'indépendance, à la chute du grand Comité de Salut public, avait amené l'anarchie administrative et l'impuissance qui annulèrent le Directoire ; mais il le fit dans une mesure excessive et dans un but de domination personnelle. Il restreignit aussi l'exercice du suffrage populaire en ce qui concernait la nomination des juges et en

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