La Révolution française (1789-1815)
op
nationale d'accord avec le roi. Il faut une Constitution, des lois, qu'ont seuls le droit de faire les États généraux, comme de voter l'impôt et de contrôler les dépenses. Les agents du Pouvoir exécutif doivent être responsables, les privilèges de la noblesse et du clergé abolis, le servage supprimé, tous les citoyens admis aux emplois. Le culte et la presse doivent être libres. Il faut réformer la procédure, adoucir les lois pénales, supprimer toute juridiction exceptionnelle. L'industrie et le commerce seront entièrement libres aussi.
Pour diriger la Révolution, non seulement dans sa partie positive ou de réorganisation, mais même dans sa partie négative, ou destructrice, il aurait fallu, avonsnous dit, une théorie, une vue générale de la situation et des changements à opérer. Or, nous le répétons, la docirine organique qui seule eût été capable de constater l'état réel des choses et d'indiquer les modifications rationnelles qu'il fallait y apporter, n'était pas prête encore: elle n'était même arrêtée que sur des points spéciaux, quoique fondamentaux, comme les sciences physiques préliminaires et les éléments des conditions matérielles de la vie sociale; c'était là une base, il est vrai, mais par trop incomplète, et qui ne pouvaitévidemment fournir les formules générales indispensables pour conduire à bien une pareille entreprise.
L'Assemblée fut donc réduite à adopter et appliquer la doctrine métaphysique formulée par Jean-Jacques Rousseau dans son Contrat social, et qui avait inspiré la rédaction des Cahiers; doctrine très propre à servir de guide pour détruire l’ancien régime, mais non pour réorganiser la société.
Cette philosophie était composée, en substance, des principes suivants: liberté d'examen ou de conscience ;