La Révolution française (1789-1815)
servir à cette dernière attaque. Voici le résultat du conseil d'hier ; il est bon de connaître ce projet pour se tenir sur ses gardes et prendre les mesures convenables. Selon les apparences, cela se fera promptement (1). »
En même temps, la découverte et les révélations de l'armoire de fer, en établissant l'action curruptrice de la Cour envers tous les partis, notamment à l'égard de Mirabeau, les intrigues les plus coupables avec Talon, et le concert le plus criminel avec Bouillé, déjà sous la Constituante, autorisaient toutes les accusations.
C'est à la mort de Mirabeau, qui conspirait avec la Cour la ruine de Paris et de la Révolution (2), que Lous XVI comprit qu'aucun secours ne pouvait plus lui venir du dedans et qu’il se tourna irrévocablement vers l'étranger.
Chacun se rappelle le manifeste de Brunswick, et l'indignation vengeresse qu'il souleva dans la France entière (3). Ce que l’on connaît moins, ce sont les paroles d'exécration dont le wigh Sheridan, l'ami de Fox, dans le parlement anglais, flétrit cet acte féroce : «.… Cet | odieux outrage fait à tous les sentiments de l'humanité, ce méprisable tissu d'orgueil, de folie et d'inhumanité, qui a endurci le cœur et troublé le cerveau de tous les Français jusqu'à la rage, aiguisé le poignard des assassins de septembre et la hache suspendue en ce moment sur la tête d’un monarque infortuné ! » Mais ce que Sheridan
1. Marie-Antoinette, Léopold et Joseph IT, correspondance publiée par MM. d’Arneth et Geoffroy.
2. Voir sa correspondance avec le comte de Lamarck, notamment son quarantième mémoire pour le Roi,
3. Déclaration que Son Altesse sérénissime le Duc régnant de Brunswick-Lunebourg, commandant des armées coalisées de Leurs Majestés l'Empereur et le Roi de Prusse, adresse aux habitants de la France. — Coblentz, 4192.