La Révolution française (1789-1815)

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qui les a écrites que les adversaires politiques auxquels il les a consacrées.

Il est donc plus vrai qu'il ne le croyait lui-même cet amer paradoxe de l’âpre de Maistre : la Révolution étant donnée, la France ne pouvait être sauvée que par le jacobinisme ! — En effet, le grand Comité et le grand homme d'Etat de 93 restent bien le « miracle étonnant » de cette situation sans pareille...

Ce qui arriva par la détente qui suivit le 9 thermidor, c'est-à-dire par la cessation de la dictature révolutionnaire, prouve suffisamment qu'avec la mise en pratique de la Constitution de l’an II et lerègne effectif du suffrage universel, la défense nationale n'aurait jamais pu s’accomplir, et que la monarchie serait aussitôt revenue, légalement, par l’action du corps électoral, et pour la ruine irrémédiable de la Patrie.

Quand on pèse une à une toutes les conditions de la situation où se trouvait la Convention en 1793, ayant à maintenir contre la France elle-même et contre l'Europe cette République dont la marche de la civilisation nous imposait la nécessité, on est donc amené à reconnaître que le régime de la Terreur était aussi indispensable qu'inévitable, dût-il verser dans le principal danger de son institution : l'exagération de son principe et de sa durée.

C'est pourquoi cette création décisive, cette vue de génie qui enfanta le Gouvernement révolutionnaire, auquel fut incontestablement dû, à ce moment, le salut de la France comme celui de la République, cet empirisme politique tellement supérieur qu'il s'élevait audessus de tous les préjugés théoriques du temps pour arriver au vrai, à l'utile et à l'indispensable, consacrent Danton comme homme d'Etat, comme un politique de la