La Révolution française (1789-1815)

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de la-Révolution, M. Mignet, constate l'importance de cette mesure :

« La levée en masse qui eut lieu pendant l'été de 4793 forma les troupes de la Montagne. Les chefs de ce parti choïsirent bientôt dans les rangs secondaires des généTaux montagnards en remplacement des généraux girondins. Ces généraux furent Jourdan, Pichegru, Hoche, Marceau, Westermann, Dugommier, Moreau, Joubert, Kléber, ete. Carnot devint, par son entrée au comité de Salut publie, le ministre de la guerre et le major général de toutes les armées républicaines. »

Cependant il ne faut pas oublier que l'organisation de l'armée nationale fut surtout due à l'initiative d'un patriote qui fit preuve ici de la plus haute capacité, le conventionnel Dubois de Crancé, que l’on doit rattacher au groupe dantoniste (1).

Rejeté par la Constituante, son projet fut adopté par la Convention et aussitôt mis en pratique (1793).

Il substituait le service militaire obligatoire au recrutement par enrôlement volontaire; il simplifiait l'organisation de l'armée en supprimant les corps particuliers et en établissant de nouvelles unités stratégiques, la division, la brigade et la demi-brigade ; il effectuait, et ceci est capital, ce qu'on a appelé l'amalgame, c'est-à-dire la fusion des bataillons de volontaires nationaux avec les troupes de ligne. — Les forces ainsi obtenues étaient mises immédiatement en œuvre, d'après la grande et suprème initiative de Danton, par le comité de Salut, dont la volonté était interprétée par les représentants en mis-

1. Voir le Moniteur, nos 90, 413, 114 (1789); 84, 198, 306 (1790); 18, 119 (1791); 27, 40, 46, 49, 54 et 52, 111, 449, 194 (1793): 135, 165 (1794). — Dubois-Crancé, par le général Yung, 2 v. in-12, Paris, 1884.